The Diary of Roland'O

Roland'O is on a 10-year mission, hitch-hiking around the world, bearing a simple message: "I want Peace on Earth" http://www.worldwidepeacepetition.org/pmp/ This blog presents excerpts from his communiques, together with a few observations on them.

I want Peace on Earth

Diary 2010



May 2010, Venezuela
Ça fait deux semaines maintenant que je traîne à Caracas. C'est une ville qui ne tient pas ces promesses. Caracas sonne comme un instrument de percussion et c'est vrai qu'elle émet un tintouin formidable. Caracas ressemble aussi à une carcasse. La ville en a l'odeur des poubelles et aussi celle des vieilles bagnoles avec de très gros moteurs qui émanent des fumées noires, onctueuses et... pétaradantes.

Tu vois, c'est d'une humeur plutôt acerbe que j'entame cette missive aujourd'hui. Tout semblait pourtant bien parti, puisque dès mon arrivée dans la capitale, je fus accueilli par un groupe d'artistes vidéastes qui m'ont donné l'hospitalité somme toute assez confortable.

J'ai figuré dans un cours métrage étrange , en tant que gardien de nuit dans un parking souterrain. De très fortes images en noir et blanc dont Ethiel, le rélisateur, a tenu à souligner les rouges des accessoires : les bas de l'héroïne, ses ongles vernis et son rouge à lèvre, le brasier incandescent de la cigarette du gardien et ce genre de choses. Un très bel effet. Il semble pourtant que le résultat final n'ait pas plu, puisque je n'ai plus entendu parler de cette oeuvre.

Toute l'équipe travaille pour une chaine de télévision locale, AVILA, attachée à la révolution bolivarienne. Il parraît que le pays a la bonne idée de stimuler ses artistes en les employant pour la propagande socialiste. Le concept, pour ce que j'en ai compris, a mon ascendant puisque l'attention porte sur l'assistance à la population et à l'auto-gestion. On propose ici au moins de facto, une alternative au capitalisme sauvage et ravageur qui règne en maître partout ou presque. Ce qui me déplait un peu, ce sont les slogans qui appelent à la lutte, je préfère Évolution à révolution, qui semble toujours vouloir revenir en arrière.

L'autre jour, j'ai fréquenté le ministère de l'énergie. J'ais assez vite pu obtenir un rendez-vous dans un office, mais il s'est avéré qu'il s'agissait d'une impasse. On m'a aiguillé dans un autre bureau, mais là aussi j'ai dû déchanter. Mais bon, imagine un peu, je cherchais à obtenir un transfert gratuit pour Cuba.

J'aurais bien aimé visiter cette île du vivant de Fidel et comme le Venezuela et Cuba sont des pays amis (qui n'en ont pas beaucoup !), et que le Venez exporte du pétrole là-bas, je me suis dis que, peut-être... et bien non. D'un sevice à l'autre, j'ai fini par sortir bredouille.

Par contre, ce jour-là, il y avait la visite du président de la république et contrairement à ce qu'on pourrait croire, il n'y avait pas de service d'ordre hors norme. Bien sûr l'accès était réservé pendant quelque temps et des soldats se tenaient un peu partout, mais la foule était joyeuse et enthousiaste. Je traînais là, avec mon drapeau de la paix et je n'ai pas été inquiété le moins du monde. Il semble qu'il n'y ait pas de menace sur le leader charismatique du pays.

Pour manger, je fréquente assez volontier le centre Krisna de la ville. C'est pas qu'il y ait une ambiance vraiment chaleureuse, mais les chants sanscrits me font un peu de bien. Ça me rappelle mon passage mémorable en Inde en 2006, où ma démarche de Pèlerin était bien perçue. C'est d'ailleur en Inde que j'ai perdu la culpabilité de vivre sans argent, puisque là-bas, c'est monnaie courante.

Les dévots de Krisna portent une attention particulière à offrir de la nourriture aux pauvres. Ils servent un repas végétarien de très bon goût et j'y suis allé assez fréquemment. Le problème, c'est que c'est loin de l'endroit où je dors et que je rentre tard.

Une chose aussi est remarquable ici, c'est les décoltés plongeants que portent les vénézuéliennes. Il semblerait que la nature ait choisi de les doter de gros seins et qu'elles aiment à s'en avantager. Les femmes sont assez jolies dans l'ensemble, mais je n'ai pas le "tiquet" avec elles. Peut-être que je commence à être trop vieux pour séduire simplement comme ça dans la rue ou le métro. Je crois surtout que je traîne un blues pas possible depuis quelques temps et que ça commence à bien faire !

En tout cas, c'est assez déprimant comme ambiance. Il règne ici une atmosphère que je n'ai pas rencontré ailleurs, à part Téhéran peut-être. Comme là-bas, la pression extérieure rend la vie quotidienne morose. Ici, les femmes se dévoilent à l'extérieur et se referment en privé. Alors qu'en Iran, tu ne vois pas une mèche de cheveux, par contre les femmes te lancent des regards de feux très stimulants.


Maintenant, pour ce qui est de l'avenir, je pense agir comme suit : Demain, j'ai une entrevue à la télévision sus-mentionnée et ensuite, je prendrais la route pour l'Ouest du pays. Je vais passer à Maracaïbo puis je monterais vers Merida, sur les premiers flans des Andes.

De là, j'hésite encore. Je serai proche de la Colombie et pourrais m'y rendre assez facilement. L'autre option est de retraverser tout le Venezuela vers l'Est pour essayer de passer par les Guyanes et le Suriname puis le Bresil. C'est plus une question de saison qui peut faire décision. S'il pleut, il sera difficile de traverser les méandres des fleuves Orenoque et Amazone. C'est mieux en début d'année, je crois. Un oeil sur les statistiques pluviométriques me le confirme mais je reste hésitant. On verra bien. En réalité, c'est tout le trip en Amérique du Sud qui se décide ici : Dans le sens des aiguilles d'une montre ou dans le sens contraire ?

C'est pas vraiment joué encore, du point de vue tolérance. Il est dommage que l'on continue de percevoir autant de signes d'intolérance, au sujet du voile et de la fumée, ou d'identité nationale, par exemple. C'est dérisoire et ça entretient un climat difficile entre les humains.
Roland
Vivement le 28 décembre 2012 !
I've been in Caracas for two weeks now. It is a city that does not live up to its promise (of being a socialist Utopia). Caracas resonates like a drum which emits a formidable thrum. It is also like a dead body - the city stinks of garbage and old cars with huge engines that belch clouds of bothersome black smoke.




You know, it's in a rather acerbic mood that I write today's letter. Everything had seemed fine when I arrived in the capital; I was greeted by a group of video artists who gave me comfortable accommodation.


I got a role in one of their films, playing a night watchman in an underground garage. Strong black and white images which Ethiel, the filmmaker, contrasted with red splashes: the bottom of the heroine, her painted nails and lipstick, the glowing cigarette of the watchman and suchlike. A very nice effect. However, it seems that the final result has not caught the public imagination as I haven't heard anyone talking about it in the streets.


My hosts work for a local television, AVILA, which is dedicated to the Bolivarian revolution. It seems that the government had the great idea of supporting its artists by using them for socialist propaganda. Its principle, as far as i can figure it out, is to help people to support themselves. It offers an alternative to the capitalism and parasitism that reigns almost everywhere else. But I am uncomfortable with their slogans that appeal to people to  fight - for myself,  I prefer evolution to revolution, which always seems to end up spiralling back to from where it started.



The other day, I went to the offices of the Department of Energy. I was quickly granted an audience, but it turned out to be a fruitless endeavour  -  I was merely referred to another office, with the same result. Mind you, I was trying to get a free ride to Cuba.



I would really like to have visited the lively island of Fidel - Cuba and Venezuela have good relations with each other (and with few others!). Venezuela exports oil to Cuba, so I thought, maybe ... or maybe not. Either way, I ended up leaving the Ministry empty-handed.

On the bright side, there was a public appearance of the President of the Republic today. Contrary to what one would ordinarily imagine, there was no extraordinary security presence. Of course, movement was restricted for some time with soldiers standing around, but the crowd was happy and enthusiastic. I hung out there with my flag of peace and I felt perfectly safe. It seems that there is no threat to the charismatic national leader of this country.

To eat, I go to a Krishna centre in the city. It's not that he ambience is so great, but the Sanskrit chants are comforting. I am reminded of my memorable time in India in 2006, where people regarded me as a kind of pilgrim and i felt appreciated. In India I didn't feel guilty about living without money since such a way of life is commonly accepted within their society.


Krishna devotees pay special attention to feeding the poor. They serve a vegetarian meal which s quite tasty and I went there quite frequently. The only problem is that it is very far from where I sleep and I come home late.



One thing you can't help but notice here is the fashion for deep plunging necklines. It seems that nature has chosen to generously endow Venezuelan women and they love showing off their assets. The women are generally quite pretty, but I don't seem to turn them on. Maybe I'm getting too old to score in the street or the subway. I think my recent sombre mood has affected my attractiveness.




Overall, the city's general ambience is pretty depressing. There is a generally morose atmosphere I have not observed elsewhere, except perhaps in Tehran. As there, external forces oppress the people and make their lives tedious. Here, women are publicly exhibitionist but privately inhibited. Whereas in Iran, whilst (and perhaps because) you don't see a even lock of hair, the women throw you smouldering glances that are very stimulating.


My current plan is this: Tomorrow I have a TV interview and then I will hit the road to Maracaibo and then Merida, in the foothills of the Andes.




After that, I'm not sure. I will be near Colombia and could easily go there. The other option is to go back across Venezuela to the East to try to go through the Guinea and Suriname to Brazil. The seasons will determine the decision. In the rainy season, it is difficult to cross the meanders of the Orinoco and Amazon. It's better earlier in the year, I think. A quick check of the rainfall statistics confirms this but I remain hesitant. We'll see. In fact, my whole trip in South America will be decided here: clockwise or counterclockwise?




I haven't yet reached equanimity. I still see in myself signs of intolerance, on subjects such as like sailing, smoking and nationalism. It's hypocritical of me and makes interacting with people difficult.

dwell not, dear Roland on what might have been, but cast an eye to the greener fields just around the corner. i think you are wise to avoid Columbia. clockwise or anticlockwise, it matters not where you go, but how you get there, for once you do you will discover that all was not what it promised, but en route you will have had occasional interludes of dopamine boosts which will keep you waking up the next day.

Merci pour tes recommandations David. Je pense que j'irai directement au Bresil et si les conditions le permettent, je passerais par la Guyane. Comme tu as pu lire, je ne suis pas d'humeur oisive. La côte Sud-Ouest des Caraïbes et les montagnes de coke Colombienne, ce sera pour une autre fois.

Tu sembles très au clair au sujet de la chimie humaine. C'est vrai que tu as écris une livre là-dessus. Où en es-tu ? As-tu pu déjà procéder aux ultimes corrections ? Est-il question de publier ? Tu me tiens au courant, n'est-ce pas ? J'ai hâte d'avoir le loisir de te lire.

Parlant de chimie humaine, je dois dire que j'en ai fait l'expérience tout dernièrement. C'est une monté d'adrenaline à laquelle j'ai eu droit hier soir.
J'étais confortablement installé sur le muret devant le grillage de l'immeuble de mon hôte. J'étais en train d'écrire le message que tu as lu. Je tapottais le téléphone-mobile lorsque deux jeunes gens se sont approchés pour me le soutirer.

Le premier a peut-être été trop poli, puisque j'ai eu le temps de glisser l'appareil dans ma poche. Avec son complice, ils m'ont alors bousculé et j'ai agit de la seule manière qui me soit permise : la force molle, the soft power. C'est une technique sommes toutes assez simple, puisqu'elle consiste à n'opposer aucune résistance. Ça ne veux pas dire ne pas se défendre.

Dans ce cas, je me suis doucement laissé rouler à terre en criant. Le coup porté à mon crâne n'a alors pas eu d'effet et le gars qui cherchais mon téléphone n'arrivais pas à l'atteindre. Pendant ce temps je criais des "Au secours !" auxquels évidemment personne n'a répondu. Cela a eu pour effet de lasser les deux chenapans qui se sont alors rapidement en allés.

J'en étais quitte pour les boutons de ma chemise arrachés et un pantalon taché. Plus évidemment cette dose d'adrénaline. Je me suis efforcé de l'évacuer en insultant les gamins, puis en soufflant vivement pendant quelques instants. Un passant est tout de même venu s'enquérir et, me voyant souriant comme si de rien n'était, il est parti rassuré.

J'ai eu une autre expérience de violence gratuite dernièrement. En arrivant vers Caracas, dans les montagnes de la Sierra Central, je marchais entre deux villages, un vendredi en fin d'après-midi. J'avais négligé les conseils d'une vieille femme qui m'avait tendu un billet pour le bus. "Monte dans le bus rouge" m'avait-elle précisé. Il était trop tôt à mon goût et un chatoyant soleil annonçait un crépuscule radieux. De belles rencontres m'avaient mis de bonne humeur et j'étais vraiment enchanté de marcher. La route est devenue rapide et il n'y avait plus d'espace pour stopper.

Une moto est passé, avec un passager hillare, visiblement saoûl. Ce con m'a balancé la bouteille de bière vide qu'il tenait à la main. Je l'ai entendue siffler à mes oreilles mais elle est passée à côté. Je me félicitais d'avoir une bonne étoile. J'étais perplexe. Je me remémorais la fin du film "Easy-Rider". Ce peut-il vraiment que des gens soient aussi bête pour s'amuser ainsi ?

Je décidai alors de marcher de l'autre côté de la route. Je pourrais ainsi voir qui me fait face.
Voila le motard et son passager qui s'en reviennent. PAF ! Je reçois un projectile à l'épaule droite, sur le drapeau de la Paix. La bouteille vide ricoche sur mon corps et s'écrase sur le macadam. Des auto klaxonnent en roulant sur les débris. Là, je perd mon sang frois un instant, tu permets ? Je hurles des insanités au vil personnage qui rigole. Mais ce qui me surprend, c'est que j'ai à peine senti le choc. Il y a bien-sûr un hématome, mais c'est surtout à l'axe pituitaire de mon hypothalamus que je souffre.

C'est la première agression directe dont je suis la victime en sept ans de Pèlerinage. J'ai aisément pardonné, car je me suis dis qu'il ne savait pas ce qu'il faisait.

Bien à toi cher ami.
Roland'O
PS: un soupçon d'endorphine me parcours l'échine au souvenir de notre rencontre à Bornéo

il me fait suprise que tu n'as pas experimente plus d'incidents pendant tes voyages comme ces-la tu racontes. oui, desesperement, il existe plusiers gens qui derivent du plaisir par faire mal a des autres. par exemple, les hackers qui programment des viruses, les gens qui aiment regarder des films de la guerre, les matches de boxing, ou meme tennis, ou meme echeques.
l'esprit de combat est installe genetiquement dans chaque humaine, meme dans chaque bacterium! c'est pourquoi les genes rares comme toi sont valables au monde d'humanite. Meme s'il faut dire que ta mission ne changera rien par rapport les codes de dna, et le "singe violent" continuera d'etre comme ca, generation apres generation, la societe peut petit a petit introduire des reglements et des coutumes pour ameliorer cette tendence naturelle.

pour cette raison, je me sens un affinite avec les objectifs de Hugo Chavez (et Fidel) et j'etais supris de lire que tu ne sens pas un esprit de camaraderie avec les Venezuelans socialists - mais je crois qu' il n'est pas que tu es un petit bourgeois - vraiment tu n'es pas tu tout comme ca, il est simplement que les paysans de pensees sont moins cultive que toi.

ne laisse pas ton esprit, mon brave, ta mission est un contribution positif a la monde d'humanite, meme si elle ne changera beaucoup dans le grand dessin. si tu touches meme une seule personne, ta vie et ta mission n'etait pas inutile.

et tu as touche au moins une personne - moi!

mon boucain, il continue de developer mais il est encore loin d'etre pret a publier.
Vache! j'arrives de me souvenir une chose - une chose vachement important a moi - enfin, ne pas vraiment important, mais qqc qui me donnerait du plaisir sentimental. Elle est celui-ci: Venezuela fabrique une marque de mobile phone pour un prix de $15 qui s'appelle "Vergatario". Un concept formidable et un nom rigolant. Je voudrais aquerir un (on me dit quon doit simplement acheter un "SimCard" pour chaque pays qu'on veut l'utiliser. Le phone n'est pas vendu dans les autres pays, seulement Venezuela. Peus-tu m'en achete un, et l'evoyer a moi par la poste. je te payera le prix, plus des couts d'achat et transport, plus $4 pour toi-meme qui te permettra de t'installer dans un bistro bourgeois et boire un bon cafe a la mode francais :)
Je me souviens une autre chose: il y a un petit ile dans le Caraibe Venezuelan qui est celebre dans le monde de planche a voile. Il s'appelle "Bonaire". Je reve d'y visiter un jour. Tu as l'opportunite d'y aller maintenant! Allez-la! Ta mission est une mission de distribuer ton message de paix - il n'est pas d'import si tu traversera le monde entier - simplement que tu offres ton message a des gens qui tu rencontres sur la route. Une route est une route - une ligne, il n'est pas un couverture de l'espace. Donc, n'importe ou cette route te transports, le result est egale. Le Bresil sera encore la l'annee prochaine. Tu n'es pas presse d'y aller.
Samples-toi le bon ambience de Bonaire. Restes tes yeux, tes oreilles, et ton peaux. Si tu es encore la l'annee prochaine, je t'y joinderais!
PS stp, achetes-moi 2 exemples de Vergatario, un extra en cas de cassure ou perte. Je te payerais en avance - envois-moi les details de ta banque.

D'accord, je vais voir si je trouve les téléphones-mobile demain. Il y a un module Paypal sur le site. Je ne sais pas comment l'utiliser ici alors j'ai une carte jaune de la poste suisse. Le compte est vide, il faut agir rapidement.

Mais tu sais, le cours officiel est tès défavorable. 1 pour 3, je crois alors qu'au marché noir on calcule 1 pour 6. De 25$ le Vergatario passerait au double et il faut certainement compter encore autant, voire le double encore pour couvrir les frais. Si tu veux mettre 200$ dans l'affaire ça devrait pouvoir se faire.

Je vais devoir quitter mes hôtes bientôt. Je squatte ici depuis plus de 2 semaines et je crois qu'ils n'aiment plus que je me nourisse de leur placards.

Sans argent, je ne peux rester nullepart. Et lorsque j'ai des passages de fatigue générale, ça devient vraiment gènant. De plus, je suis assez mal nourri, ce qui n'aide pas à la réabilitation.

J'ai eu droit à une interview de leur télévision. C'est Josjuan qui m'a reçu (celui de la chambre du fond). Plusieurs minutes d'antenne avec mes papiers partout, la carte du monde, des questions très rapides et mon speach débile !

Il n'y a pourtant pas beaucoup d'engouement pour mon travail. Peu de gens viennent naturellement vers moi. Je suis resté tout l'après-midi dans les couloirs de la chaine AVILA et je me suis endormi dans un sofa ! J'essayais de capter les regards mais ils ont l'air très préoccupés par leur revolution. Certains se sont montrés très enjoués un moment et son venu me taper l'épaule ou me faire une bise. Puis ils retournent dans leur monde. Il semble y avoir une bonne entente entre les gens, tous assez jeunes.

Je n'irai pas à Bonnaire. Je suis trop sauvage pour les îles. Je dois pouvoir m'échapper. Par contre j'ai en option une viste dans les flans des Andes, un endroit appelé Merida. Je vais voir.

Par contre, je retiens l'idée de prendre les choses à la cool. Il faut que je me déplace, c'est inérant à mon travail, à me vie. Je vais faire un S dans l'Amerique Latine. Je sais que le Message est plus important que le Chemin, mais c'est le chemin qui me permet de donner le message. C'est sur la route que se produit la rencontre, pendant le déplacement. Le déplacement permet de rompre la glasse, si je puis dire. Comme dand les plongeoirs de sauts périlleux, en natation. Il y a toujours un jet d'eau sur la surface de l'eau pour elle offre moins de résistance à la chutte du plongeur.

Lorsque j'arrive subitement dans la vie de quelqu'un, venant de nulle part et allant ailleurs, j'agis en quelque sorte d'agitateur de conscience. La résistance au concept de Paix est alors favorisé par l'instant. Le message de la Pétition importe peu en réalité. Je l'ai compris depuis longtemps. Parcontre l'idée même que quelqu'un puisse faire ça, pose inévitablement la question : "Et moi, que fais-je ?"

Une fois que cette question est posée, je n'ai plus besoin d'intervenir puisue il s'agit d'une question de conscience individuelle. Chacun se doit alors de trouver sa propre réponse et bien souvent elle est toute évidente, la vie de tous les jours nous l'enseigne périodiqement.

Merci de me lire en Français, David. Je suis bien plus à l'aise dans l'art d'écrire dans ma langue maternelle. C'est pour moi une belle thérapie de l'instant qui me permet d'evacuer mille pensées parasites. J'ai oté le superflux, par pudeur. Il n'en reste moins que j'ai du plaisir à communiquer avec toi.
Il faut dire que je manque souvent de tact. Socialement, ça passe très mal. Je me morfonds de remords.
J'attends ta réponse pour les appareils et un virement bancaire.

je t'ais envoye une somme a te compte a la Poste Swiss. il demande plusiers jours pour y arriver.laisse tomber le Vergatario (un Nokia d'ici est plus bon marche!). Le transfer est tout simplement un pret personelle pour te donner un petit "net de sauvetage" en cas d'urgence (acheter des medicines, etc). Un pret personelle a toi de moi, je te dis, non pas une donne "a la petition". ok? quand tu deviendras riche, tu me rembourseras.

mes reflets sur tes reflets et ton esprit de coeur:
1. tes hotes t'a invite loger chez eux pour une petite periode. mais tu n'as pas les joindre dans leurs projets de revolution. Donc, ils se disent "est-ce que ce Roland est variment un homme de la peuple?". il me perplexe pourquoi tu n'as pas trouver un affection pour leurs efforts - je te conseil de les offre au moins un coup de main avec leurs vies quotidiennes - par exmple, nettoyer la maison, planter le jardin (si ils ont un) , faire les courses, les linges, la vaiselle, preparer les repas, les aider avec leurs travaux. c'est normale, non?
2. si tu ne trouves pas meme un soupcon de fraternite avec tes hotes, pour n'importe qu'elle raison, tu devra changer la scene. moi, je prefere la campagne que la ville. la on mange des fruits, des legumes, c'est assez pour se nourrir.
3. a mon avis, la revolution de Chavez est precissement egale avec ta mission de paix mondiale. Donc, je suis vraiment perplexe pourquoi tu te trouves separe de leurs pensees, leurs espoirs, leurs efforts. Non, tu n'es pas desavantage par des handicaps socials (moi, oui!!). C'est autre-chose. Est-ce qu'il y a une femme quelquepart dans la peinture?
4. les gens de Venez qui etaient pousse sous les pouces des riches ont maintenant vraiment beaucoups de choses beaucoup plus d'importance pour eux et pour leur pays que attendre les monologues d'un prietre comme toi, meme si ton message est un avec lequel je, moi-meme, ais le temps (et les frais) de m'indulger dans les dialogues philosophiques. il n'est pas eux qui doivent apprendre tes lectures et tes histoires, il est toi qui doit les ecouter, les apprendres, les aider. suivres le dictum de Mao: mettez-vous dans les champs, intellectuels! de temps en temps, je me mis dans les champs, literalement, comme travailleur de ferme, et cette experience me donne beaucoup de bonheur, sante de corps et sante mentale.
5. je te conseil d'essayer de gagner la vie par travail - il y a toujours qqc qu'un etranger sans permit de travail peut faire - en Venez, ou tout le monde doit travailler pour gagner leurs vies, qq'un qui mange sans contribution financiere est peut-etre mal regarde, meme si'l est un espece de moine contemporaire. en voyage pour une nuit, c'est une chose, mais quand on s'installe qqpart pour une periode, c'est different. le type Josjuan - peut-etre il peut te loger une semaine, ou chez ces amis, etc? ou peut-etre ton plan d'aller a Merida est une bonne idee.


Thank you so much David,
it's a good feeling to have some $ available. I will buy a moskito net
So you believe I will be rich one day ? That's cool ! You know I can't promise you any refund. The only I can say is that if you need something that I have, I will offer it to you.
You are right, it's time to go on land. Do you have some wwoofing list in Latin-America ? I can't register the website. I dream of melting with nature and simple life living people again. I will leave on monday morning.
My relation with my hosts is not as bad as I write. The barrier comes more because of language, age, and mainly because of my present lack of energy. I'm not so keen to join their revolution because it is seen as a fight.Fighter are always suspicious wit Peace lovers. Mostly I don't give any teaching and talk only when asked. I try to follow the famous wise statements but I realize it sometimes brings you at range of society.
À plus mon ami
R
                                                      
Juin 20, Palomino, Colombia



Joe

D'habitude, je parle rarement de mes personnages. Par pudeur, je crois, mais aussi par respect. Respect d'une sorte de secret de confession. Aussi, c'est respectueusement que je vais vous raconter la touchante histoire de Joe, un jeune homme du Montana aux États-Unis.

Je l'ai rencontré sur la plage sauvage de Palomino, en Colombie. Au matin, lorsque je me suis réveillé, il était là, dans son hamac tendu haut entre deux cocotiers. Je ne l'avais pas vu en arrivant, titubant entre les ombres dans la nuit.

Lorsque je le salue, il me dit : "tu parles anglais ?" Car bien qu'il ait le type vraiment latino avec ses longs cheveux noirs, il ne parle pas un mot d'espagnol. D'emblée il me révèle qu'il est né à Bogota et qu'il a été adopté par une famille américaine. Il est revenu en Colombie pour retrouver sa mère mais tout a basculé lorsqu'il s'est fait dévalisé à Santa-Marta, une ville balnéaire sur la côte caribéenne.

Ça ne se passait pas bien avec sa famille d'accueil et Joe s'est retrouvé seul dès l'âge de dix-sept ans. Il a eut droit à des subventions et tout allait bien jusqu'à ce qu'il se retrouve en prison, pour une broutille.


Deux ans plus tard, lors d'un job d'été avec les Rangers d'un parc national, il se fait pincer en conduisant un véhicule d'état sans permis de conduire. Retour en prison, dont neuf mois en isolement. Il a du ruer dans les brancards.

Il purge sa peine et retourne au collège.
Evidemment traumatisé, socialement c'est devenu vraiment difficile. Il se brouille avec tout le monde et néglige ses factures. Son caractère bouillonnant l'amène à se retrouver à la rue, expulsé de l'université à six mois du degré.

Il rassemble alors quelques sous, abuse de la carte de crédit pour une paire de chaussures et un sac à dos et entreprend la traversée du pays pour Miami, d'où il s'envolera pour Cartagène, en Colombie.

Dès sa descente d'avion, il se fait arnaquer par le premier chauffeur de taxi venu. Il ne reste rien de son pécule. Il erre de-ci, de-là, recoit un peu d'argent d'une ancienne amie, de ces parents adoptifs aussi et on lui recommande Palomino où il peut vivre pour rien sur la plage.

Ici, il fera une étrange expérience à l'Ayahuasca avec les indiens Yokis. Lors de la cérémonie, il demandera à la plante comment sortir de son pétrin. Dès le début des hallucinations, il lui revenait sans cesses les recommandations de se détendre, que tout se passera bien et que les réponses arriverons en leurs temps.

Depuis, il traîne dans son hamac la majeur partie de ses journées, visite le village de temps en temps, communique par internet pour recevoir encore un peu d'argent, mais plus rien ne vient. Ses parents ont tout perdu à la bourse ; ils n'ont plus de retraite et doivent encore travailler pour payer leurs crédits.

Et voilà qu'un matin il se réveille avec un Pèlerin de la Paix et son drapeau arc-en-ciel a ses côtés. Qui mieux est, il se met à sympatiser avec lui, ce qui n'est pas dans ses habitudes. Il m'avoue qu'en dix ans, c'est la première fois qu'il a une relation d'amitié avec quelqu'un.

Joe me raconte qu'on n'est pas en prison pour se faire des amis : Chacun se cantonne dans sa cellule en comptant les jours. On se méfie se son voisin, un violeur ou un tueur, car au moindre pétard, on risque six mois d'isolement et ça, c'est la pire des tortures.
Il précise aussi que si c'est moi la réponse à ses questionnements, il veut bien, dorénavant, suivre l'arc-en-ciel jusqu'au bout du monde. Il a du mal à croire que le monde est aussi bon que je le prétends, mais il voit bien que son approche ne vaut rien.

Lui, n'a jamais fait confiance à personne. Lorsque je lui raconte mes aventures en Afrique, en Papouasie, la traversée de l'Atlantique en stop, il n'en croît pas ses oreilles. Dans son pays, on raconte que le monde est cruel et dangereux et qu'il vaut mieux rester tranquillement chez soit, travailler et payer ses dettes sans se faire remarquer.

Les nouvelles lois pénales prévoient l'emprisonnement à vie (25 ans) à la troisième conviction. La population carcérale à explosé de petits délis, des colorés, pour la plupart. Il règne un climat désastreux aux États-Unis, surtout dans les états sudistes. Joe est vraiment effrayé à l'idée de se rendre de Miami en Pensylvanie en auto-stop. Il espère retrouver la Rencontre Arc-en-ciel qu'il a déjà fréquenté lors d'un stage avec les Rangers. Je lui prédis un transport direct avec un routier sympa

Juin 30, Palomino

I got dengue fever for 5 days now, it hurts a lot and you get weak and weaker everyday.
A choppé le Dengue ! Ça fait mal aux os, ça fait mal à la peau et ça n'en fini plus !

Juillet 11, Medellin, Colombia

Salut Jean-Jaques, merci de t'enquérir. Tout va mieux maintenant. Le dengue est un virus vraiment pénible mais ca fini par passer, comme une grosse grippe. Le probleme est que je ne savais pas ou me poser pour me remettre et n'avais pas de ...quoi me sustenter adequatement.

Heureusement mes forces sont revenues et j'ai pu reprendre la route et rejoindre les hauteurs andines et un meilleur climat.

N'oublie pas d'annoncer l'Armistice planétaire du 28 décembre 2012. D'apres ce que je vois sur le terrain, nous y sommes presque. Il n'y a plus beaucoup de monde qui soit pret a se sacrifier pour aucune cause que ce soit. Meme les marines ont du mal a recruter. Ici en Colombie, les factions semblent desengager ; j'ai traversé la pire zone sans aucune entrave et en toute quiétude.



Juillet 27 Tulcan, Ecuador

C'est un plaisir de passer les frontières sud-américaines, aucune tracasserie. En Afrique, il fallait compter une demi journée au moins.




Otavalo, Equateur

Mananci Alicauceita Pachamamamanta (Pétition mondiale pour la Paix, en Quichua).


Je suis au Nord de l'Equateur, à une vingtaine de kilomètres de la ligne qui sépare les deux hémisphères. Je vais m'y arrêter pour prendre une "footprint" avec l'appareil que m'ont fourni mes amis de Genève. Il permet de prendre une photo avec les coordonnées GPS, ce serait cool d'avoir la lattitude 0 degré immortalisée avec une image.

Ici, les gens sont beaucoup plus relax qu'en Colombie et au Venezuela. Des autos s'arrêtent spontanément pour me prendre, il y a même une ambulance des pompiers qui m'a embarqué pour quelques kilomètres à la sortie de Tulcan. J'ai l'impression de revivre.
Cette nuit, j'ai été hébergé par une famille Quichua à Otavalo. Des gens vraiment gentils. d'une générosite et une simplicité magnifique, qui me rapelle un peu l'Asie. C'est marrant, ils se parlent en chuchotant. Ou alors plus fort pour se lancer des plaisanteries et alors tout le monde rigole en se bidonnant. Tous les hommes ont les cheveux longs tressés serrés derrière la tête et les femmes portent une chemise blanche avec des broderies et une jupe noire. Sur la tête, elles portent soit un chapeau en feutre noir ou leur châle plié à plat.
Otavalo semble être la capitale de cette tribu. C'est une ville assez luxueuse qui vit du tourisme. Je suis arrivé hier  vers midi après avoir march comme un forcené toute la matinée. 
En ville, je me sentais un peu perdu avec mes pieds sales et mon talon éclaté. Je ne pouvais plus avancer. Je me suis assis sur un banc de la Place Bolivar et jai remonte le moral d'un indien qui semblait désemparé. Je lui ai dis qu'en ce moment c'est dur partout sur la planète, mais qu'à la fin de l'année 2012, nous arriverons au début d'une ère de Paix et que les choses iront mieux. Il me dit que le drapeau arc-en-ciel est un symbole d'espoir chez les Incas. Lorsqu'il est parti, il etait tout joyeux et moi, c'est comme si j'avais attrappé son bourdon.
Las, je m'apprètais à continuer vers le Sud lorsque je suis passé à la Place des Ponchos où il y avait des marchands d'artisanat. Les stands étaient collés les uns aux autres et je ne parvenais pas à passer avec mon sac. De magnifiques tapis blancs en laine d'alpaca pendaient partout et j'avais peur de les tacher.
Je suis finalement arrivé au centre du marché et j'ai pu m'assoir sur une sorte de terre-plein. Peu après, un jeune homme s'est approché et ma lancé "Salamaleikum !" (La Paix avec toi, en arabe), venant d'un indien, ça surprend. José me dit qu'il a vecu avec des Algériens à Caracas l'an dernier. Il a appris quelques mots d'arabe et reve de visiter l'Algerie. Il a adoré la douce amabilité des arabes.
Je lui ai évidemment raconté la grande traversée du Sahara que j'ai faite en 1984 et il était ébahi et très exité. Tous les marchands alentours se sont alors approchés pour écouter l’histoire du Pèlerin de la Paix et les femmes voulaient toutes me donner des conseils : demander l'hospitalité aux pompiers, me faire soigner le pied à la Croix-Rouge...
En fin d'après-midi, j'étais couvert de cadeaux colorés. J'ai aidé José à empaqueter son étal et son papa est venu m'inviter à passer la nuit dans leur maison un peu plus haut dans la montagne.
José m'a emmené voir les cascades de Peguche qui attirent les touristes et son ami Banda nous a rejoint. Nous avons continué à monter jusqu'à un autre village où il y avait une fête très animée. Un orchestre jouait une drôle de musique très rithmée et une troupe dansait en circulant au centre du terrain.
Quelques un portaient des masques emplumés et dansaient comme on nous montre dans les films d'indiens. Les enfants se joignaient et s'agitaient comme des fous. C'etait très amusant. J'ai demande s'ils dansaient pour la pleine lune, car elle était pleine. "C'est la danse de la pluie" m'a dit Banda. "Le sol est très sec et c'est un problème pour le maïs".
Nous nous sommes arrêtés à quelques stands pour manger des trucs délicieux, puis nous sommes redescendus en direction de la maison de José. Lorsque nous sommes arrivés, il a commencer à pleuvoir. La maman nous a encore préparé une bonne soupe de légumes puis une bouillie de céréales sucrées et j'ai enfin pu m'allonger sur les tapis avec un monceaux de couvertures en laines pour me tenir chaud. Il fait très froid le nuit, nous sommes à près de 3000 mètres d'altitude.














































Il y a quelques jours, je suis alle a pieds jusqu a Indiana, une petite ville a une vingtaine de kilometres en aval d Iquitos sur le fleuve amazone. Je pensais longer le fleuve jusqu a la frontiere bresilienne mais les choses se sont presentees autrement. Une lancha – ferry - m a rammene a Iquitos.

Ca m a pris quatres jour de marche au lieu des 6 heures prevues. Immediatement apres avoir taverse la riviere nanay, a son embouchure a la lisiere de la ville, j ai ete devie sur un autre chemin. Je me suis en suite perdu sans que j aie vu d autre chemin en route et suis arrive au bord de la riviere Mazan.

Il y avait une ecole, un dispensaire et trois maisons dans un grand pre au bord de l eau. Des vaches paissaient, bien sur, et les chiens ne se sont meme pas reveilles. Je ne voyais personne. Toutes les maisons etaient vide. Ma gourde et mon estomac aussi, ca tombait mal.

J ai accroche mon hamac a une cahutte en construction. Une bache me protegeais du soleil de midi, presque droit au dessus de la tete. Comme je me suis fais une petite tonsure sur la tete j en prends un sacre coup sur le crane. J ai beaucoup sue et j ai peu mange depuis trois jours. Un dauphin rose est remonte le courant en prenant respiration de temps en temps et j ai dormis un peu.

Je suis passe par des endroits tres forts. J ai croise un serpent vert d au moins deux metres, il faut toujours exagerer un peu, tres long et tres fin. Il furetait dans les branches du buisson a cote du hamac pendu entre deux arbres pour la sieste.


Moi qui ai toujours les yeux colles au sol pour eviter de marcher sur une bestiole, me voila revele qu en fait il faut regarder partout a la fois dans la jungle. Le danger peu etre partout. Il peu s agir d un arbre au tronc epineux auquel tu voudrais t appuyer, ou simplement une chenille qui tombe dans le cou ou une araignee qui se perd dans tes cheveux. Je m en sors avec une egratignure sur la pomette gauche, une fine liane griffue m a giffle au passage.

Plus tard, les femmes et les enfants ont reapparu dans le village. Ils habitent dans la maison proche de la riviere. Ils n ont pas paru s inquieter du drapeau arc-en-ciel qui flottait devant moi. Une femmes est aller laver son linge a la riviere et deux fillettes se sont baignees.

Le soleil commencait a baisser, alors je suis aller leur parler. Je voulais savoir ou j etais et j avais besoin de boire. J ai pu avoir un peu d eau - de la riviere – mais j appris seulement que je n etais pas a Mazan-Distrito mais a Libertad-Puesto de salud. Il n y avait, a les ecouter, pas de chemin qui allait plus loin. Je ne pouvais continuer qu en bota et aujourdhui tout le monde est au district pour les elections regionales.

Ces gens n etaient pas ce qu on apelle des indigenos. Ce sont des peruviens qui sont venus s installer le long des rivieres. Ils cultivent les bords pour recolter du yuca et des bananes. Quelques fermes se sont amenages des grandes praries. Je me demande comment ils font pour transporter leurs produits. A l une d elle on m a offert une assiette de riz mais pas de fromage, domage.

De maison en maison j ai pu faire un bout de chemin jusqu a la nuit et j ai accroche le hamac avec la moustiquaire pres d une maison entre deux goyaviers. Je les aime bien, ils ont la peau lisse comme du cuir et le bois tres dur. Les moustiques n attaquent qu a la tombee de la nuit. Heureusement qu ils sont rares en cette saison.

Le matin les proprietaires m offrent une bouillie de yuka fermentee. Elle m avait l air sure mais il parrait que c est tres nourrissant. On me presente un homme qui me demande mes papiers. Il voulait me montrer qu ils savait lire.

Il m a ensuite amener de l autre cote de la riviere avec sa barque. J ai falli basculer avec tout mon baggage lorsque son fils a embarque. L eau est extraordinairement chaude.

Deux trois maisons sur la rive gauche et encore le chemin s arrete. Un Sol au pagayeur pour la peine, une maison, puis un vague sentier, puis plus rien. La vegetation pousse si vite dans la jungle que si personne ne passe en une semaine, le sentier devient invisible.

Traverser les quebradas – ruisseaux - n est pas une mince affaire. Quand tout va bien il y a quelques planches alignees, sinon c est juste un arbre abattu. Si tu as de la chance, ce sera un gros arbre, sinon tu traverse en equilibre sur une branche. Mon sac est lourd. Le hamac pese deux kilos. Au moins douze kilos sur l epaule, je change de cote tous les cinquante metres.

Comme j ai eu une longue pose a la communaute Arco-Iris, je ne suis pas en grande force. Tous mes muscles sont mis a rude epreuves. Je n ai pas de douleur particuliere mais j ai de plus en plus de peine a lever les pieds, cela devient dangereux.

Une pirogue a moteur arrive en meme temps que moi a un groupe de maison. Les passagers sont completement ivres et un homme me hele pour que je monte sur le bateau. Ils reviennent des elections et ont fete la prohibition de trois jours sans alcool.

Le piroguier et sa dames sont fins saouls aussi et ce coup c est le capitaine qui faille tomber a la baille. Il s accroche au manche du peke-peke – moteur - et essaie de naviguer droit avec l hellice qui plonge derriere sur son long axe. A l embouchure sur le fleuve Napo, nous arrivons a une bourgade et me jette sur un repas pres du marche.

De la, on me designe un chemin qui va au debarcadere sur l autre cote de la presqu ile que forme le fleuve Napo en se rapprochant de l Amazone. J attends un moment mais personnes ne sait grand chose et aucun bateau ne descend plus loin.

Indiana n est qu a une heure de marche en longeant le fleuve, me disent deux gamins. Au debut, il y a un grand banc de sable sur lequel on fait pousser du riz, mais ca devient raide et boueux. Je m enfonce jusqu aux chevilles et manque de perdre mes pantoufles. Je risque de tomber sur du sable mouvant, ca devient trop risque.

Je remonte sur la berge et arrive dans un magnifique jardín de fleurs tropicales. Quelle merveille. Un joli chemin serpente le long se la rive. Quelques ponts en bonne et due forme enjambent les quebradas et dans une courbe je decouvre deux tapirs qui me fixent avec des yeux doux. Ils sont un peu plus garnds que des cochons et ont une especes de trompe tronquee.














Un groupe de vieillards les observent en meme temps que moi et je me rends compte que je suis dans un resort de luxe. Comme je suis couvert de boue, je tache un peu dans ce decor pour riches occidentaux. Je me rends a la reception ou l on rempli ma bouteille d eau fraiche et deux valets sont charges de me reconduire. Ils me menent a l embarcadere de l hotel et un canot me mene a grande vitesse a Indiana.

La nuit tombe et je peux dormir dans une cabane en face du commisariat. La nuit est bruyante et je ramasse plein de poux, mais au mois je peux me reposer un peu. Le matin, je poirreaute au bord du fleuve, esperant un bateau pour la frontiere a trois jours de la. La lancha qui en revient m embarque finalement pour Iquitos.

Tout a l heure je vais retourner au port et prendre la prochaine lancha pour Islandia, pres de Leticia et Tabatinga. J espere que le capitaine aura desaoule et qu il me prendra reellement a son bord.

Apui, Amazonas, Brésil, 26 Octobre 2010

"On a de la vergogne à offrir son aide", m’a t’on dit.
En français on emploie plus facilement l'expression "sans vergogne", mais le mot est amplement utilisé positivement en portugais du Brésil. Il signifie pudeur, honte.
Honte de quoi ?! ça fait tellement de bien d'aider, de donner, d'aimer...
On prétend même que c'est celui qui donne qui reçoit !



Je n'ai toujours pas réussi à déterminer la durée de vie d'une puce. Les morsures, douloureuses et persistantes, se multiplient de jours en jours. Elles se concentrent derrière les genoux, dans la culotte et sous les bras (c'est pour ça que t'as l'air d'un singe quand tu te gratte;).

Mais est-ce une nouvelle bête ou est-ce toujours la même, celle que j'ai attrapé il y a trois jours dans le petit village d'Igapu-Asu, dans la chambre de Joao que m'a attribué son père qui me voyait errer dans le village à la recherche d'un abris pour la nuit ?

Toujours est-il que j'ai fini par prendre la route vers 10h ce matin-là, malgré les indications alarmantes de la grand-mère, qui me parlait d'un désert de 300km, peuplé de léopards affamés, dans une chaleur étouffante.

Aucun véhicule n'avait encore traversé la rivière sur le vieux bac du village, mais je comptais sur m'a chance légendaire pour écourter ma peine et me faire profiter d‘un transport quelconque. Je pu d'emblée cueillir des fruits délicieux, des cajous juteux et sucrés à souhait. Je n'avais presque rien avalé avant de partir et comme d'habitude, je n'avais pas de provision dans ma besace.

Les cajous ont un peu le goût de yaourt liquide. Comme on ne fait que d'aspirer le jus, ce n'est pas nourrissant. C'est bon et plein de vitamines mais vite un peu écœurant. Une boule jaune, de la taille d’une pèche, attire mon regard dans les buissons, quelques kilomètres plus loin. Je découvre un fruit de la passion absolument délicieux, crémeux comme tout et juste à portée de main sur le bord de le route. Je délaisse le second fruit qui pousse derrière l’arbre. Il ne fait pas bon de trop s'éloigner de la chaussée, car les hautes herbes ont vite fait de cacher un serpent ou un autre animal venimeux. Ne serait-ce qu'un tic globuleux ou un aoûtat rouge que je serais déjà mal pris. On croit qu'on peut se balader comme ça dans la jungle, mais en réalité la forêt est impénétrable. S’il n’y a pas un chemin que quelqu’un a ouvert avec une machette récemment, on ne peut pas avancer.

Je dépasse la dernière maison vers midi. Il n’y a personne et je m'inquiète un peu car ma gourde est presque vide. Je sue à grosses goûtes, il fait chaud, il fait humide, nous sommes au cœur de l'Amazonie.

La route est peu pratiquée. La nature a fait de l’asphalte son quatre heure et il ne reste qu'un mince passage. Aux traces, je devine qu'une auto est passé juste après la dernière pluie, probablement hier soir. La BR319 fonce droit au Sud-Sud-Est depuis Manaus et il n'y a presque pas d'ombre.

Vers la fin de la journée, le ciel se couvre et des éclairs immenses barrent les nuages, c'est vraiment impressionnant. J'ai tellement soif que j'en arrive à espérer la pluie. Je compte sortir mon assiette en tôle émaillée pour recueillir quelques gouttes. Quand il pleut sur la jungle, il pleut fort et beaucoup d'eau t'arrive sur la figure. De quoi remplir une carafe et me désaltérer enfin.

Quelques goyaves me font un chouette goûté mais ils sont si sucrés qu'ils attisent ma soif et j'essaie d'épargner la dernière gorgée d'eau de ma bouteille.

Elle ne résistera pas bien plus longtemps et lorsque le soir arrive, je suis vraiment sec. Pas un véhicule de la journée ! Pas une âme qui vive ! La nuit tombe et je suis seul, désarmé, dans une forêt gigantesque.


263 : 4° 48' 53.65"Sud - 61° 22' 33.80"Ouest


À bout de force, j'atteins une partie de la route un peu puis élevée. On ne peu pas parler de colline, l'Amazonie est presque plate et culmine à à peine une cinquantaine de mètres au dessus du niveau de la mer. On se demande comment le plus grand fleuve du monde arrive à couler jusqu’à Atlantique. C'est probablement le seul poids de l'eau qui tombe en amont qui la pousse sur plus de 4000k jusqu'à l'océan.

Je fais le vœux qu'un gros 4x4 intérieur cuir et air conditionné et un conducteur super cool arrive enfin et m'emmène jusqu'au prochain village. À la rigueur je me contenterais d'une charrette de patates de terre, même si elle me ramenait au bled que j'ai quitté le matin.

De guère lasse, je me décide à passer la nuit sur place. Je n'ai plus de force pour continuer et j'ai perdu espoir de trouver un abris. Je rassemble un peu de bois pour faire un feu. Ce n'est pas évident car la plupart du bois mort est hors d'atteinte. Les branches sont d'un bois dur qui casse difficilement. Fibreux, il a tendance à s'effilocher et je dois le vriller plusieurs tour pour le rompre.

C'est probablement un bois précieux ; il l'est certainement s'il me permet d'échapper aux crocs d'un matou géant. On les appelle onças dans la langue locale, c’est un jaguar qui peut peser plus de trois-cent kilos. Je serais étonné d’en voir la queue d’un. Même s’il avait très faim, il chercherait des proies plus faciles qu’un homme.

J’ai fais l’expérience l’an dernier en Ethiopie : une nuit, dormant à la belle étoile non loin d’un village, je me suis trouvé entouré de hyènes. Au moins trois bêtes énormes. Elles riaient tout autour. Je n’avais qu’un bout de chandelle et un bâton d’encens pour me défendre. J’ai chanté à tue-tête et me suis finalement endormis. Le lendemain je me suis réveillé entier. Même pas peur !

Quelques flaques d'eau sur la chaussée me permettent de me laver un peu et j'avoue que j'en bois quelques gorgées, j'ai tellement soif. Elle est assez limpide pour m'inspirer confiance et elle ne date certainement que de la nuit dernière.

Je déambule nu comme un vers et les petites abeilles noires qui pullulent préfèrent se concentrer maintenant de ma chemise trempée de sueur. Il n'y a pas encore de moustiques mais je crains le pire et prépare mon polo jaune à manches longues. Je vais aussi remettre le pantalon, trempé de sueur lui aussi, la nuit s'annonce tumultueuse.

Quelques pages d'un livre que j'ai ramassé à l'auberge de Tabatinga (la ville de la triple frontière Pérou, Colombie et Brésil) et que j'ai lu sur le bateau jusqu'à Manaus, feront prendre les premières brindilles que j'ai accumulées en foyer sur le bord de la route. Il fait très humides et le papier brûle mal mais le feu fini par prendre. J'espère qu'il suffira à éloigner les fauves.

Dans la nuit, j’aperçois des phares. Pas longtemps après, 3 voitures énormes, montées rallye, s'arrêtent à mes côtés ! Le pilote me dit que je n’aurais aucune chance de passer la nuit vivant dans la forêt. Je monte à bord de la cabine climatisée et rencontre Silva, Igor et Alvaro. Ils me déposeront le lendemain soir 400k plus loin, à Humaita, sur la Transamazonienne.

L’équipage continue vers Porto-Velho, à l’Ouest, pour rallier le désert de Nasca au Pérou et moi, je vais à l’Est rejoindre mon ami Pascal qui vient passer ses vacances au Brésil. J'ai vraiment un bol de fou !

Ici, les jeunes commencent à ignorer l'existence du courrier postal mais je persiste à distribuer, ça et là, la Pétition mondiale pour la Paix en espérant que le service existera encore jusqu'au 28 Décembre 2012, l'Armistice planétaire.

N'hésitez donc pas à l’imprimer aussi, depuis le site ci-dessous, faites-la circuler et envoyez-la à l'adresse indiquée en bas de page.

Je serais aussi très heureux de recevoir votre courrier, la route est longue et vous me manquez…

Roland'O

















Normally, I don't talk about the people I meet. Out of shyness, I think, but also out of respect for the confidentiality of the confessional. But it is with such respect that I tell you the touching story of Joe, a young man from Montana, USA.



I met him on the beach at Palomino, Colombia. One morning, on waking, he was there in a hammock slung between two coconut trees. I had not seen him when i arrived, slipping through the shadows of the night.


When i greeted him, he said: "Do you speak English?" Although he looked like a typical Latino with his long black hair, he does not speak a word of Spanish. He was born in Bogota and was adopted by an American family. He returned to Colombia to find his mother, but everything changed when he was robbed in Santa Marta, a resort town on the Caribbean coast.


Things hadn't gone well with his foster family and Joe had found himself alone at the age of seventeen. But he received subsistence support from the state and his life was ok until he found himself in prison for a trifling offence.


Two years later, during a summer job with the Rangers in a national park, he was arrested for driving a government vehicle without a driving licence. He was sent back to prison, this time for nine months in solitary confinement. He had to kick over the traces.

He served his time and returned to college.
Traumatised by his incarcerations, he became socially inept, quarrelling with everyone and neglecting his debts. His abrasive character found him on the streets, expelled from the university six months before graduating.

He put together a few pennies by abusing his credit card and bought a pair of shoes and a backpack and began to cross the country to Miami, from where he flew to Cartagena, Colombia.

Right after getting off the plane, he was scammed by the very first taxi driver that came along. Nothing remains of his savings. He wandered here and there, thanks to some money from an old friend and from his adoptive parents. Someone recommended Palomino where one can live for nothing on the beach.

Here, he had had a strange Ayahuasca experience with someYoki indians. During the ceremony, he asked the plant how he could get out of the mess he was in. His hallucinations told him to wait, that everything will go well and that the answers to his questions would come in their own time.


Since then, he stays in his hammock most of the time, occasionally visiting the village to try to get a little money via Internet, but none ever comes. His parents lost everything on the stock market, they have no pension and have had to go back to work to pay their creditors.



And then, one morning, he wakes up to see a Peace Pilgrim with a rainbow flag. Luckily, the pilgrim is sympathetic towards him, somethig to which he is not acustomed. He admitted to me that this is the first time in ten years that he has had a friendship with anyone.


Joe told me that no-one makes any friends in prison; each one is in his own cell, counting the days. One distrusts one's neighbor, who may be a killer or a rapist; and for the least offence, one risks a punishment of six months of isolation which is the worst of tortures.
He wonders whether I am the answer to his questions; he wants to follow the rainbow to the end of the world. It's hard for him to imagine that the world is as good as I say, but he can see that his own way of life has got him nowhere.

Joe doesn't trust anyone. When I told him about my adventures in Africa, in Papua, and crossing the Atlantic by hitch-hiking, he couldn't believe his ears. In his country, it is said that the world is a cruel and dangerous place and one has to stay quietly at home, working and paying his debts without passing comment.


The new criminal laws in the US impose life imprisonment (25 years) for a third conviction. The prison population exploded to small deli, the colorful, mostly. A climate disaster in the United States, especially in Southern states. Joe is really scared at the idea of hitch-hiking to Miami and Pennsylvania. He dreams of rediscovering the rainbow life he had in the Rangers. I suggested he go there directly, together with a sympathetic fellow traveller.








To hell with Dengue fever!  It hurts my bones, my skin, and never ceases!


Hi Jean-Jaques, and thank you for your concern.  I am fine now.  Dengue is a really awful virus, but eventually it passes, like a bad cold.  My problem was that I didn't know what to do about it, or what would keep me alive



Happily, my strength is restored and I can resume my journey up to the better climate of the high Andes.

Don't forget to tell everyone about the planetary armistice on 28 December 2012. From what I have seen of this world, we are close to achieving this objective. There are few people that are ready to sacrifice themselves for no reason whatsoever. Even the Marines have a hard time recruiting. Here in Colombia, the various factions are disengaging, and I was able to pass through through the most dangerous areas without hindrance and in complete peace.



It is a pleasure to cross the borders of South America without holdups.  In Africa, it could take at least half a day.

Thank you Colombia, see you next year when I will go up North again




Mananci Alicauceita Pachamamamanta ("Worldwide Peace Pétition", in Quichua language).

I am north of the equator, twenty kilometers from the line that separates the two hemispheres.  I stopped to take a photo of my footprint using the camera given to me by friends from Geneva. It lets me take a photo showing its GPS coordinates; it's really cool to have Latitude 0 immortalised on an image.















Here, people are more relaxed than in Colombia and Venezuela.  Cars stop to give me a lift, even a fire engine which brought me several kilometers along the road out of Tulcan.  I feel like I am living again.


Tonight, I am being hosted by a Quichua family in Otavalo.  Truly gentle people, with a generosity and magnificent simplicity that reminds me a bit of Asia.  It's charming, they speak in whispers, except when making jokes, with everyone laughing loudly and roundly.  The men have long hair with pony-tails and the women wear an embroidered white blouse with a black skirt.  On their heads they wear either a black felt hat or a shawl folded flat.



Otavalo seems to be the capital city of this region. It is a picturesque town which lives on tourism.  I arrived yesterday around noon after a long march all morning. 


In town, I felt a bit lost, with my dirty feet and injured heel.  I could not move anymore. I sat on a bench in the Plaza Bolivar and lifted the spirits of an Indian who seemed distraught. I told him that right now it's hard everywhere on the planet, but at the end of 2012, we will arrive at the beginning of an era of peace and that things will get better. He said that the rainbow flag is a symbol of hope among the Incas. When he left, he was happier and me too, feeling that I had relieved his burden.



I turned southward toward the Place des Ponchos where there were handicraft merchants. Their stands were jammed up against each other and I couldn't squeeze through with my bag.  Beautiful white alpaca wool hung everywhere and I was afraid to mark it.

I finally arrived at the market center, where I could sit down on a sort of median.  Shortly after, a young man approached me and started "Salamaleikum!" (Peace be with you, in Arabic).  Coming from an Indian, it was surprising. Jose said he had lived with Algerians in Caracas last year. He learned a few words of Arabic and dreamed of visiting Algeria. He loved the gentle kindness of Arabs.

I told him about the great crossing of the Sahara that I made in 1984 and he was amazed and very excited. All the nearby storekeepers gathered around to hear the story of the Peace Pilgrim and the women wanted to give me advice: ask the hospitality of the firefighters, get treated my foot treated by the Red Cross ...


By the late afternoon, I was covered with colorful gifts.  I helped Jose to pack up his stall and his dad arrived and invited me to spend the night in their house, a little further up the mountain.

Jose took me to see the waterfalls of Peguche and his friend Banda joined us. We continued to climb to another village where there was a lively party in progress. An orchestra played music and a troupe danced rhythmically in a circle in the middle.

Some people wore feathered masks and danced like they do in Indian movies. The children joined and fidgeting like crazy. It was very fun. I wonder if they were dancing to the full moon because it was full. "This is the rain dance" said Banda. "The soil is very dry and this is a problem for maize.



We stopped at a few booths to eat delicious snacks, then we went back down towards the house of Jose. When we arrived, it started to rain. His mother had prepared a soup of vegetables and sweetened maize.  Finally, I lay down on the carpet with a pile of wool blankets to keep me warm. It is very cold at night - we are nearly 3000 meters above sea-level.



September 9 Iquitos, Amazonias, Peru

I met the Rainbow in the middle of the jungle. There was a Gathering last year and some Brothers and Sisters still meet at about 50k from Iquitos. They built some huts and organized a kitchen were we all cook and eat together as we know that sharing brings abundance.

Last night we had an Ayawaska ceremony and I must admit it was a strange experience. The beverage is absolutely disgusting and it seems impossible to keep it in the stomach for long. Cleansing, they call it! The effects appears to be different from one person to another but I haven't had any vision of some sort. For a while I surely had some hallucinations with visual paterns swirling around but no communication with some "Spirits" as the Shaman suggests.

I met Alex, about my age, from the German speaking part of Switzerland. This guy has an incredible story: he was working in insurance just before dropping out from society a little while after 9/11. He had been employed by Swiss-Re, the company who insured the Twin Towers of the World Trade Center.  I have now a direct testimony of the case - the crime was organised from inside to avoid the huge costs of renovation.

I am very glad that I can stay here for a while. I will probably leave a next full moon. The climate is exceptionally great here at the moment. No rain since a while or just a bit every day and almost no mosquitoes. The little river snaking around the camp is a bit low but we still drink from it after some filtration. We cook natural food on wood fire and the villagers provide with many delicious fruits. I tasted some I never met before, with exotic names impossible to remember and amazing sweet textures. Sometimes we even go to the field to collect yuka, banana and sugar cane.

A few days ago, I walked to Indiana, a small town about twenty kilometers downstream from Iquitos on the Amazon River. I had planned to follow the river up to the Brazilian border, but things turned out differently. A lancha (ferry) – took me to Iquitos.


It took me four days of walking instead of the 6 hours I had expected. After crossing the river Nanay , which has its mouth on the outskirts of the city, I was diverted onto another path. I thought I was lost until I found another road which took me to the banks of the river Mazan.



There was a school, a dispensary and three houses beside the water. Cows were grazing, of course, and the dogs did not even wake up. I saw no one. All the houses were empty. My flask and my stomach were empty. It wasn't going well.

I hung my hammock in a hut being built. A tarp protected me from the midday sun, right above my head. As I have a small bald patch on my head ameasily sunburned on the head. I have sweated a lot and have eaten little for three days. I am like a pink dolphin swimming upstream, taking breaths from time to time and sleeping a little.


I am passing through places that are very impressionable. I came across a thin green snake at least two metres long - well, maybe I exaggerate a little! He was foraging in the branches of the bush beside my hammock, which I had strung between two trees for a siesta.

My eyes are always glued to the ground, to avoid stepping on a bug. In the jungle, you have to be on the lookout everywhere at once. Minor dangers are everywhere. Such as unseen thorns in a tree trunk that you have leaned on for support, or a twig that falls down the back of your neck, or a spider that gets lost in your hair. I have a scratch on my left cheekbone from a thin vine that flicked back in my face.



Later on, some women and children returned to the village. They live in the house next to the river. They aren't worried about the rainbow flag that floats in front of me. One of the women goes to do her laundry in the river and two girls have a swim.


The sun began to drop, so I went to talk to them. I wanted to find out where I was and I needed to drink. I'd had a little water – from the river - but I only knew that I wasn't in Mazan-Distrito, but in Puesto Libertad de salud.  No path, it is said, goes further. I couldn't just carry on only in the jungle and today everyone is in the district for the regional elections.


The people here are not indigenous to the region. They are Peruvian who came to live alongside the rivers. They grow yuca and bananas along the riverbanks. Some farms feed the great plains. I wonder how they manage to transport their products. At one farm i was offered a plate of rice but no cheese, unfortunately.


Going from house to house, I continued my journey; and at dusk i slung my hammock and its moquito net between two guava trees. I really like them, their bark is smooth like leather and their wood is very hard. No mosquitoes attacked me before nightfall; luckily they are scarce at this time of year.


In the morning, the owners of a house nearby offered me some fermented yuka. It made my head spin, but it seems it is very nourishing. I was introduced to a man who asked to see my papers. He wanted to show me that he could read.

He brought me to the other side of the river in his boat. I almost overbalanced with all my luggage when her son got in. The water was unusually warm.


A couple of houses further down the path faded away. The vegetation grows so quickly in the jungle that it can cover a trail in a week.



Crossing quebradas - brooks - is no easy task. Sometimes there are a few planks laid across, but often there is just a fallen tree. If you're lucky, it will be a big tree, if not, you have to cross carefully on just a branch. My bag is heavy and the hammock weighs two kilograms. At least twelve kilos on my shoulder, I switch sides every fifty meters or so.


Having stayed a long time in the Arco-Iris community, I'm not in great shape - all my muscles are aching. I don't have any particular pain, but I am finding it more and more difficult to move my feet. This could become problematic.

A motor boat arrived at the same time as me at a house. Its passengers were completely drunk and a man called to me to join them on the boat. They were coming back from the elections and were celebrating the end of a three-day ban on alcohol consumption.

The boatman and his women were drunk as well and it was the captain who nearly fell in. He was steering the boat by manouvering the peke-peke - engine - with its propellor at the end of a long shaft. At the mouth of the Napo River, we arrived at a village and i had a meal near the market.


There, I was shown a road that goes to the landing on the other side of the peninsula between the Napo River and the Amazon. I waited a little while but no-one could tell me any more and no boat went that way.


Two children told me that Indiana is only a one hour walk alongside the river. At first, the route is along a large sandbar on which rice is grown, but it soon became steep and muddy. I sank up to the ankles and nearly lost my slippers. I was afraid of falling into quicksand – this was becoming too risky.


I climbed back up the slope and arrived in a beautiful garden of tropical flowers. How wonderful. A pretty path wound along the riverbank. Some bridges in good condition and spanned the ravines. On one bend I came across two tapirs who stared at me with their soft eyes. They are a little larger than pigs and have a kind of truncated snout.


A group of elderly men were watching them too and I realized that I had wandered into the grounds of a luxury resort. As I was covered in mud, I rather stood out against its decor for wealthy Westerners!  I went to the hotel reception where they refilled my bottle with fresh water and two hotel valets led me to the hotel pier where a high speed canoe took me to Indiana.


As night fell I was able to sleep in a nightclub opposite the police station. The night was noisy and I picked up plenty of lice, but at least I could rest for a bit.  In the morning I hung around the riverbank, hoping to find a boat to the border three days away. However, the only lancha that finally came took me back to Iquitos.

Later on I will go back to the port and take the next lancha for Islandia, near Leticia and Tabatinga. I hope that the master will be charitable and take me on board.


Apui, Amazonas, Brazil, October 26, 2010

"It is embarrassing to help," I was told.  In French, we  easily can say "without shame", but the way of speaking is widely used positively in Brazilian Portuguese. It means shame, embarrassment.

Embarrassed at what?! it feels so good to be helpful, to be giving, loving ...
It is even said that it is the giver who receives!



I still have not managed to figure out how long a louse lives.  Biting, painful and persistent, they are multiplying day by day.  They live behind my knees, in my underpants and under my arms (so I look like a monkey when I scratch !).


Is this a new beast, or is it still the same one I discovered three days ago, when in the small village of Igapu-Asu in the room assigned to me by Joao who adopted me as his father when he saw me wandering in the village in search of a shelter for the night?

I took the road at about 10am this morning, despite the the grandmother's warnings; she told me of a desert 300km wide, inhabited by hungry leopards, and with a stifling heat.



No vehicles were crossing the river on the old ferry, but I counted on my legendary luck to bring me a conveyance of some kind. I could pick delicious fruit straight from the tree - juicy cashews sweet to perfection.  I had eaten almost nothing before leaving and as usual, I wasn't carrying any provisions.



The cashew juice tasted faintly of yogurt.  Just sucking on it is not very nourishing. It's good, and full of vitamins but after a little while it becomes a bit sickly.  A few kilometres further on, a yellow ball, the size of a peach, caught my eye in the bushes. It was an absolutely delicious passion fruit, as creamy as anything, and right there to hand at the side of the road.  I forwent a second fruit growing behind the tree - it is not good to stray from the road,  because the tall grass can conceal a snake or other venomous animal.  Even just a globular tick or a red chigger and I'd be in trouble.  We might imagine we can just stroll through the jungle, but in reality the forest is impenetrable.  Unless there is a path that someone has recently hacked with a machete, you can't make progress.



I passed the last house at around noon.  There was no-one in and I became a little anxious because my water bottle is almost empty. I sweat big drops, it is hot, it is humid - we are at the heart of the Amazon.

The road was little used. Nature was eating away at  its asphalt and there remained only a narrow passage.  From the tracks left, I guess a car had passed just after the last rain, probably last night. The BR319 heads straight south-south-east from Manaus and there is almost no shade.

Towards the end of the day, the sky clouded over and giant lightnings battered the the clouds - it was really impressive. I'm so thirsty that I am praying for rain. I will put out my enamel steel plate to collect a few drops. When it rains in the jungle, it rains hard and lots of water hits you in the face. Enough to fill a pitcher and to finally quench my thirst.


A few guavas give me a nice taste in the mouth, but they are so sweet they heightened my thirst... I tried to save a last sip of water in my bottle.

My water didn't last long and by the time evening came, I was really parched.  Not one vehicle the whole day ! Not a living soul !  Night falls and I am alone, unarmed, in an enormous forest.


263: 4 ° 48 '53.65 "South - 61 ° 22' 33.80" West

Using all my strength, I reached a highpoint on the road. You couldn't call it a hill - the Amazon is almost flat, no higher than fifty meters above sea level.  I wonder how the largest river in the world can flow all the way to the Atlantic. It's probably only the force of the waterfalls upstream that pushes it over 4000 kilometres to the ocean.



I wish that a big 4x4 with leather interior and air conditioning and a cool driver comes along and takes me to the next village. In a pinch, I'd settle for a potato cart, even if it brought me back to the cornfield I had left in the morning.


Tired out, I decided to spend the night where I was. I had no strength to continue and had given up hope of  finding shelter. I gathered some wood for a fire. It wasn't easy, as most of the dead wood is out of reach. The branches are of a hard wood that is very difficult to break. Fibrous, it just frays and I have to twist it many times to break it.


It's probably a precious wood, it certainly would be if it allowed me to escape the fangs of a giant cat called onças in the local language: it's a jaguar that can weigh more than three hundred kilos.  But I would be surprised to see one,  for even if he were hungry, he would look for easier prey than a man.


Last year in Ethiopia, one night sleeping under the stars near a village, I found myself surrounded by hyenas. At least three great beasts, baying all around. I only had a bit of candle and incense stick to defend myself. I sang my head off until I fell asleep. The next day I woke up in one piece. No fear!



A few puddles on the ground let me wash myself a bit and I confess that I drank a few sips, I was so thirsty. It was clear enough to give me with confidence and it surely only got there last night.


I walk, naked as a worm, and the small black bees still swarming around now prefer to concentrate on my sweat-soaked shirt. There are no mosquitoes but I fear the worst and am ready to put on my yellow polo shirt with long sleeves. I will also put the sweat-soaked trousers back on, as the night promises to be tumultuous.

A few pages of a book I had picked up at the hostel Tabatinga (a city at the junction of Peru, Colombia and Brazil), which I read on the boat to Manaus, let me light the kindling that I had collected along the road. It was very humid and the paper burned poorly, but the fire ended up taking. I hoped it would be enough to keep the wildlife away.


During the night, I saw headlights. Not long after, huge 3 huge cars, equipped for off-road rallying, stopped by my side!  A driver told me that I would have no chance of surviving a night in the forest. I climbed into an  air-conditioned cabin and met Silva, Igor and Alvaro. They dropped me off the next evening 400k further, at Humaita, on the Transamazonian.

The crew were on their way to Porto Velho, in the west, to join a desert rally to Nazca in Peru.  Me, I'm going east to join my friend Pascal who spends his holidays in Brazil. I really have amazing times!

Here, young people are starting to ignore the existence of mail but I still distribute here and there, the Petition for World Peace in the hope that the postal service will stay in existence until December 28, 2012, the day of the worldwide armistice.

You can print it out too, from , and pass it around and send the signatures to the address at the foot of its page.

I would also be very pleased to receive a letter from you, the road is long and I miss you ...

Roland'O

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